Depuis quelques jours, une rumeur devenue virale sur les réseaux sociaux annonce dès le 18 mars 2021, de nouvelles mesures qui s’ajoutent à celles de mars 2020. Après vérification, aucune note officielle n’en fait mention.
La nouvelle est devenue virale sur les réseaux sociaux et notamment WhatsApp depuis quelques jours. Abondamment relayée dans les groupes professionnels, privés et associatifs, la nouvelle fait état d’un bon nombre de restrictions pour lutter contre la propagation de la Covid-19. Des restrictions qui, d’après ce qui circule, entrent en vigueur au Cameroun dès le « mercredi 18 mars 2021 et jusqu’à nouvel ordre », annonce la note sans en-tête, d’ailleurs non signée encore moins datée en circulation et ne respectant pas la structure d’une note administrative. Dans celle-ci, l’on peut lire : « Les frontières terrestres, aériennes et maritimes du Cameroun seront fermées : tous les vols passagers en provenance de l’étranger sont suspendus, à l’exception des vols cargos et des navires transportant les produits de consommation courante ainsi que les biens et matériels essentiels, dont les temps d’escale seront limités et encadrés ; les camerounais désireux de retourner dans leur pays devront prendre l’attache de nos différentes représentations diplomatiques; la délivrance des visas d’entrée au Cameroun aux différents aéroports est suspendue… ».
Il y ait également fait mention de la fermeture de tous les établissements publics et privés de formation relevant des différents ordres d’enseignement, de la maternelle au supérieur, y compris les centres de formation professionnelle et les grandes écoles, de l’interdiction des rassemblements de plus de cinquante (50) personnes sur toute l’étendue du territoire national, du report des compétitions scolaires et universitaires, à l’instar des jeux de la Fenasco et des jeux universitaires.
En outre, «les débits de boissons, les restaurants et les lieux de loisirs seront systématiquement fermés à partir de 18 heures, sous le contrôle des autorités administratives ; un système de régulation des flux des consommateurs sera instauré dans les marchés et les centres commerciaux ; les déplacements urbains et interurbains ne devront s’effectuer qu’en cas d’extrême nécessité ; les conducteurs de bus, de taxis et de mototaxis sont invités à éviter des surcharges dans les transports publics : les forces de maintien de l’ordre y veilleront particulièrement », lit-on également. Le message se termine sur une note de sensibilisation, invitant les uns et les autres au respect des mesures barrières recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms).
Remobilisation
Après vérification, aucun communiqué officiel n’a été rendu public dans ce sens jusqu’ici. Sur le site du ministère des Enseignements secondaires, ou encore sur celui de la présidence de la République et même sur celui de l’Administration territoriale, aucune information y afférente. Sur le site du premier ministère, ce sont les mesures édictées depuis le 17 mars 2020 qui y sont visibles.
Néanmoins, le 5 mars dernier, le ministre Paul Atanga Nji a signé une correspondance adressée aux différents gouverneurs de région, avec en objet : “remobilisation et campagne intense de sensibilisation contre le Covid-19”. « J’ai l’honneur de vous demander de vouloir bien reprendre dans vos unités de commandements respectives, la sensibilisation sur le respect scrupuleux des mesures barrières dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. A cet effet, dès lundi 08 mars 2021 vous devrez veiller à ce que… ». Le courrier se termine sur quelques mesures à faire observer par les autorités.
En effet, « pour ce qui est des cérémonies d’enterrement, je vous demande de veiller à ce qu’elles ne regroupent pas plus de cinquante (50) personnes, conformément aux très hautes directives du chef de l’Etat. Pour ce qui est des cérémonies de mariages, les maires doivent être instruits à l’effet de limiter la participation à cinquante (50) personnes au maximum, en respectant scrupuleusement les mesures barrières », peut-on lire sur la correspondance.
Même son de cloche du côté du Premier ministre (Pm) Joseph Dion Ngute lors de sa déclaration au journal de 20h 30 sur les antennes de la Crtv vendredi dernier. Une occasion pour ce dernier de « rappeler aux uns et aux autres que les mesures édictées le 17 mars 2020 et qui n’ont pas été expressément levées par le président de la république sont et demeurent en vigueur », a déclaré le Pm, avant de les lister. « Il s’agit entre autres de l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes sur l’étendue du territoire national ; le recours autant que possible au télétravail, aux moyens de communication électroniques en particulier pour l’organisation des réunions et surtout lorsque la distanciation physique ne peut être respectée ; la suspension des missions à l’étranger des membres du gouvernement et des agents du secteur public et parapublic, sauf dérogation expresse du port systématique du masque de protection individuelle de tous les lieux publics et du respect de la distanciation physique… »,
En rappel, depuis plusieurs semaines, suite au relâchement du respect des mesures barrières, l’on note une résurgence des cas positifs de Covid-19. Jusqu’à hier, les dernières statistiques faisaient état de 36 794 cas au total, pour 32 936 guérisons et 566 décès. C’est dans ce cadre que le PM a rappelé la stratégie gouvernementale de riposte face à la pandémie de coronavirus en vigueur depuis 2020.
Marthe NDIANG
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