Jean Robert Wafo, homme politique camerounais, a publié sur son compte Facebook des images attribuées au meeting de Maurice Kamto, président du MRC, à Paris. Seulement, après vérification via des outils, toutes ces images ne sont pas celles de cet événement. La deuxième, où le drapeau du Cameroun en mis en avant, date de 2020.

Le 31 mai 2025, Jean Robert Wafo, ex-responsable du shadow cabinet en charge de l’information et des médias au Social Democratic Front (SDF), un parti d’opposition au Cameroun, a publié sur son compte Facebook, une série d’images et une vidéo. Toutes ont été attribuées au meeting de Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), à paris. Les 5 images et la vidéo publiées sont accompagnées du message : « RENCONTRE AVEC LA DIASPORA : Méga meeting du Pr Maurice KAMTO et de l’APC à la place de la République à Paris. Personne ici n’a été acheté pour venir. Ils ont au contraire dépensé leur argent pour se retrouver la librement et c’est très significatif. Je dépose d’abord les premières images ici (Sic). »

Ce post a été mis en ligne le jour du meeting de Maurice Kamto à la Place de la République à Paris, soit le 31 mai 2025. Ceci en vue de l’élection présidentielle prévue au mois d’octobre au Cameroun. Plusieurs pages Facebook ont partagé certaines de ces images. On peut le voir ici et là.

Vérification

DataCheck a joint en vain Jean Robert Wafo, par messagerie Whatsapp sur la provenance de ces images. Et à l’utilisation des outils de vérification Yandex ( photo 3 et 5) Google Lens ( photo3), TinEye ( photo 3 et 5) et Bing ( photo 3 et 5), aucun n’a apporté des résultats probants aux images 3,4, 5 et 6. Idem pour la capture d’écran de la seule vidéo du lot. On peut le voir ici, ici et là.

Toutefois, la vérification de la dernière image via Google Lens où l’on reconnait Jean Michel Nitcheu, député et président du Front pour le changement du Cameroun (FCC), un parti d’opposition,  les mains en l’air, nous renvoie vers une vidéo YouTube publiée le 3 juin dernier à 12h. Seulement, nous ne retrouvons pas la séquence où l’homme politique lève ses deux mains. Tchakounté Kamayou, un blogueur camerounais, a publié cette image et deux autres prises sur la même scène, le 31 mai, jour du meeting.

Capture d’écran de l’image n°5 de la publication de vérification.

En outre, la page Facebook certifiée Maurice Kamto a publié le même jour, une vidéo de plus de 4h de ce meeting. DataCheck y reconnait après 1h49 de lecture, la séquence où Jean Michel Nintcheu a les mains levées.

A la vérification de la 2^e image de la publication, celle où le drapeau du Cameroun est mis en avant, Google Lens nous renvoie vers des images similaires. Un clic sur les correspondances exactes renvoie vers plusieurs liens qui ont pour image d’illustration, celle sur laquelle nous travaillons. DataCheck la retrouve dans une publication de la page Willy Mengue officiel, du 1^er février 2020. Donna group blocs, Salon africain de l’éducation et Le TGV de l’info ont également partagé ce cliché. Ces publications datent elles aussi, du 1er février 2020.

Capture d’écran de l’image n°2

Un autre clic sur la partie « A propos de cette image » de Google Lens, on peut y lire : « Il existe des images similaires datant d’au moins 5 ans(sic) ». Pendant ce temps, 237 Actu, un agrégateur de contenu, publie 9 photos parmi lesquelles la 2^e que nous vérifions. Prise sous plusieurs angles, on peut reconnaitre la couleur du vêtement de dessus qu’arbore la personne qui tient le drapeau. Intitulé « Diaspora-Meeting : Maurice Kamto paralyse la place de la République à Paris », l’article qui n’est qu’un assemblage de photos, date lui aussi, du 1^er février 2020.Yandex, Bing et TinEye n’en disent pas plus sur cette image.

En conclusion, toutes les images mises en scène pour illustrer le meeting de Maurice Kamto, candidat déclaré à l’élection présidentielle du Cameroun prévu en octobre 2025, ne sont pas celles de l’événement qui s’est tenu le 31 mai 2025 à Paris. Le cliché n°2 qui met en avant le drapeau du Cameroun, date du 1^er février 2020.

Michèle EBONGUE