Centrafrique: des agents recenseurs de l’Autorité nationale des élections n’ont pas été pris en otage

Dans sa publication du 1er décembre 2024, le journal en ligne Corbeaunews annonce la prise d’otage d’une vingtaine d’agents recenseurs de l’Autorité nationale des élections, localement appelés “ agents tablettes” sur l’axe Benzambé-Batangafo et leur matériel de travail destiné à la collecte des données emportés Autorité nationale pris en otage en Centrafrique. Mais après vérification auprès de l’une des victimes et de la gendarmerie, il ne s’agissait pas d’une prise d’otage et les agents n’ont pas été dépossédés de leurs équipements de travail. 

Le 1er décembre 2024, le journal en ligne Corbeaunews titre: “ Centrafrique: Une vingtaine d’agents tablettes pris en otage sur l’axe Benzambé-Batangafo. Dans le texte, le confrère précise: « Les assaillants ont soumis ces agents à des actes de torture avant de les dépouiller de leurs équipements de travail, notamment les tablettes numériques destinées à la collecte des données Autorité nationale pris en otage en Centrafrique. Ces outils technologiques, nécessaires à leur mission, ont été emportés avec d’autres effets personnels ».

Ce post du journal Corbeaunews publié en ligne a été repris dans son groupe whatsapp de plus de 1000 membres. Cette nouvelle est diffusée dans un contexte où la République centrafricaine prépare les élections locales, par ailleurs contestée par l’opposition Autorité nationale pris en otage en Centrafrique. Dans cette publication, Corbeaunews indique que ces agents tablettes ont été pris en otage, dépouillés de leurs biens et outils de travail.

Autorité nationale pris en otage en Centrafrique Vérification

DataCheck a contacté la rédaction de Corbeaunews pour se rassurer de l’exactitude des faits relatés dans l’article qui fait l’objet de cette vérification. Mais nous n’avons eu aucune réponse. Nous avons poursuivi la vérification en contactant l’Autorité nationale des élections (ANE), qui n’a pas souhaité se prononcer sur cet incident. Joint au téléphone, John Guerem, agent tablette et l’une des victimes de cette agression affirme : « Effectivement nous avons été pris à partie, brutalisés par des hommes armés. Ils nous ont dépouillé de tout ce que nous possédions à l’exception des tablettes d’enquêtes que nous n’avions pas en notre possession “, explique-t-il à DataCheck. La Gendarmerie de Batangafo, que la rédaction a également jointe au téléphone, confirme l’agression des agents, tout en précisant que leur matériel de travail n’a pas été emporté par les hommes armés.

“les agents recenseurs de l’ANE ont bel et bien été agressés par les rebelles qui se sont emparés de leurs effets personnels. Mais, les tablettes d’enquête n’ont pas été emportées. Ces outils de travail doivent leur être remis une fois dans la ville”, précise la gendarmerie. Barthelemy Wilikon, Gouverneur de la Région de Yadé explique : « les éléments des groupes armés les ont intercepté, ils les ont dépouillé de tout ce qu’ils possédaient”. Cependant, poursuit le Gouverneur « ces agents n’ont pas été agressés et leurs tablettes de travail n’ont pas été emportées car les appareils tablettes de recensement ont été déployés directement par avion dans la ville de Batangafo par la Minusca », a-t-il démenti.

D’après les explications de John Guerem et de la gendarmerie, il s’agissait d’une agression et non d’une prise d’otages comme annoncé par Corbeaunews. Le convoi a été arrêté par les rebelles qui les ont brutalisés et pris leurs effets personnels avant de les laisser partir, apprend-on de John Guerem et de la gendarmerie.

En conclusion, l’information publiée par Corbeaunews selon laquelle une vingtaine d’agents recenseurs de l’Autorité nationale des élections ont été pris en otage et dépouillés de leurs biens personnels y compris de leur matériel de  travail sur l’axe Benzambé-Batangafo n’est pas correcte Autorité nationale pris en otage en Centrafrique. En effet, ces agents n’ont pas été pris en otage et ils n’ont pas été non plus dépouillés de leur matériel de travail qu’ils n’avaient pas en leur possession au moment des faits ; car déployés directement par avion dans la ville de Batangafo par la Minusca. Il s’agissait plutôt d’une agression au cours de laquelle ils ont été dépossédés de leurs effets personnels.

Théjoce Severin Garba, en RCA