Dans un rapport analytique de 87 pages produit par ADISI-Cameroun avec l’appui de TrustMyContent et UncoverAI, les résultats amènent à constater que l’approche russe au Cameroun touché plusieurs secteurs dont celui des médias avec lesquels des accords ont été signés, le secteur économique et le milieu des affaires majoritaire représenté par d’anciens étudiants en russie. Dans ce rapport qui traite de l’influence des réseaux sociaux pendant la période électorale, plusieurs narratifs se sont affrontés pendant la période électorale
Le rapport produit par ADISI-Cameroun avec l’appui de TrustMyContent et uncovai, présente une analyse détaillée de l’influence des réseaux sociaux sur l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 au Cameroun. Le Cameroun, comme de nombreux pays africains, observe une montée significative de l’utilisation des médias numériques, notamment chez les jeunes, ce qui nécessite une vigilance accrue en raison du risque de manipulation. “Les jeunes générations au Cameroun sont de plus en plus actives sur les réseaux sociaux et utilisent les réseaux sociaux comme source principale d’information” fait remarquer le rapport. et de poursuivre que “cette dépendance aux réseaux sociaux les rend vulnérables à la désinformation et à la manipulation, d’autant plus qu’ils sont souvent moins critiques face aux informations qu’ils reçoivent”
Le thème principal du rapport aborde l’impact des réseaux sociaux sur l’élection présidentielle de 2025 au Cameroun. Il évalue comment les plateformes sont utilisées pour véhiculer divers narratifs, influencer l’opinion publique et faciliter la désinformation. Le rapport souligne la polarisation des discours, entre les narrations pro-gouvernementales et celles de l’opposition, ainsi que l’implication croissante des acteurs étrangers, notamment russes et occidentaux, dans la dynamique électorale.
Données et narratifs
Cette analyse de 87 pages met en lumière des données actualisées qui s’appuient sur de récents rapports. Tenez par exemple, en janvier 2025, le Cameroun comptait 5,45 millions d’utilisateurs de réseaux sociaux, soit 18,5% de la population totale. Facebook étant la plateforme sociale la plus utilisée avec 5,45 millions d’utilisateurs. A noter que 12,4 millions de personnes utilisaient internet au Cameroun depuis le début de cette année, avec un taux de pénétration de 41,9 %. Une croissance significative de la connectivité numérique et de la dynamique électorale. Ce qui a un impact. Car, les plateformes sociales telles que Facebook et WhatsApp deviennent primordiales dans la mobilisation politique, bien que cela expose les utilisateurs à des risques de désinformation portée par divers narratifs. Notamment les narratifs opposés, avec des récits anti-régime et pro-régime qui s’affrontent vigoureusement sur les réseaux, illustrant la polarisation politique croissante dans le pays.
Quant à la question de l’ingérence étrangère observée, il faut ajouter à cela la « bromance » avec la Russie et ses alliés pour remplacer les anciens partenaires coloniaux. Le narratif anti-occidental n’est pas en reste. Notamment l’image de l’ancienne puissance occidentale utilisée pour décrédibiliser l’adversaire politique. Pourtant, les risques liés au désordre informationnel sont nombreux. En effet, la propagation de fausses informations peut compromettre le processus électoral, tout comme les campagnes ciblées sur les réseaux sociaux peuvent manipuler l’opinion publique. On a en plus des inégalités d’accès. Des disparités dans l’accès à l’information qui peuvent marginaliser certains groupes. Il ne faut surtout pas mettre de côté l’ingérence étrangère. Car l’intervention d’acteurs étrangers dans les narratifs écoulés peut déstabiliser le pays.
Fort de ces éléments, ce rapport propose des stratégies et surtout, liste des recommandations dont la mise en œuvre est essentielle dans la lutte contre la désinformation. Il s’agit entre autres de la promotion de l’éducation aux médias afin de former le public pour discerner entre informations vérifiées et désinformation; du renforcement des réglementations, pour mettre en place des lois pour contrer la désinformation sur les réseaux sociaux ; de la collaboration internationale, question de travailler avec des organisations internationales pour surveiller et limiter l’ingérence étrangère.
La dynamique de l’élection de 2025 au Cameroun démontre l’importance croissante des réseaux sociaux dans le processus électoral, rendant les citoyens vulnérables à la désinformation. Toutefois, les récits des électeurs se révèlent diversifiés et parfois contradictoires, soulignant une fragmentation de l’opinion publique. Il devient crucial de promouvoir l’éducation aux médias et de réglementer la désinformation pour préserver l’intégrité du processus électoral. Car il est clair que la désinformation nuit à la démocratie et à la confiance publique.
Marthe NDIANG
Ps: accéder à ce rapport en envoyant un mail à adisi@adisicameroun.org ou en cliquant sur ce lien
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