Quelques jours avant la finale de Miss Ngondo 2025, une information annonçant l’exclusion d’une des candidates du fait que ses deux parents ne sont pas Sawa crée un tollé. Malgré l’erratum de l’auteur « confessant » son erreur, DataCheck est allée á la rencontre de la responsable en charge du concours et du chargé des traditions et rites de cette fête traditionnelle pour savoir si la mixité d’une candidate est critère est un obstacle á la participation á ce concours de beauté.
La Cellule de communication du canton Akwa a signé le 27 novembre 2025, un communiqué portant le retrait de sa candidate à l’élection Miss Ngondo 2025. « Par soucis de respect de sa dynamique, et après mûre réflexion, le canton Akwa se voit contraint de ne pas participer à la phase finale de l’élection Miss Ngondo cette année (2025) », retient DataCheck du document dont il a eu copie.
Communiqué de la cellule de communication du canton Akwa.
Suite à cette déclaration, un internaute largement suivi sur Facebook révèle que la miss Bonambella, du canton Akwa a été écartée du concours du fait d’avoir un parent non Sawa. « Née d’un père sawa et d’une mère bamiléké, Miss Bonambella se trouve exclue de Miss Ngondo », lit-on dans cette publication dont l’auteur va, quelques jours après, faire un mea-culpa. « L’information concernant l’exclusion de Miss Bonambela s’est avérée fausse. J’ai été induit en erreur par un contact que je ne citerai pas et j’ai relayé trop vite une version des faits qui n’était pas exacte. Je reconnais pleinement ma faute : j’aurais dû vérifier davantage, croiser les sources, prendre du recul ».
Suite à cette polémique liée au concours Miss Ngondo, DataCheck s’est donné pour mission de savoir si la mixité d’une candidate empêche sa participation à ce concours. Surtout qu’aucune recherche sur Google n’a donné lieu à un critère discriminatoire au concours Miss Ngondo, lié à une parenté directe non Sawa.Louise Mbango, connue sous le nom de Sita Ndome est responsable du comité Miss Ngondo. Elle revient sur la spécificité de la parenté de la candidate. « Il faut connaitre son arbre généalogique des côtés paternel et maternel (…) Le père peut être Sawa et la mère étrangère et vice versa. D’ailleurs, il y a eu une miss Akwa sacrée miss Ngondo en 2011, dont le père était du Centre », se souvient Louise Mbango, avant d’ajouter : « Ça a fait bruit, mais elle a été miss. Tout le monde savait que son père était du Centre, mais a grandi à Douala. Elle avait retracé l’arbre généalogique de sa mère et de sa grand-mère. »Pour plus de détails sur les critères de sélection, Louise Mbango envoie à DataCheck, une partie du règlement intérieur de la sous-commission Miss NGondo. Parmi les éléments de la section intitulée « Dossiers de candidature » figure le point : « Qui doit être candidate ». Ici, il est écrit : « Peut être candidate d’un canton, une fille naturelle non reconnue ou ayant un parent issu du canton Sawa affilié au Ngondo et âgé entre 16 et 26 ans ».Pour Pamphile Yobé, en charge des traditions et rites, ce concours comme plusieurs autres activités du Ngondo est plus un aspect festif que traditionnel, où les cantons membre du Ngondo se confrontent. Et pour ce qui est des critères de participation au concours de beauté, « la candidate doit être ressortissante du canton pour lequel elle concourtt ;on juge sa plastique, son savoir-faire, c’est-à-dire son expression en langue (vernaculaire), en français ou en anglais ; sa cuisine, son exécution des pas de danses traditionnels (…) elle doit être entière sur le plan culturel », explique-t-il d’un ton convainquant. Avant d’ajouter : « Il faut qu’elle ait au moins un parent du canton pour lequel elle concourt. Ce qui nous intéresse c’est que la candidate puisse s’exprimer en une langue sawa, qu’elle puisse bien faire son Ndolè (met traditionnel douala, Ndlr) qui valorise la culture Sawa. Oui, il y a déjà une miss qui n’était pas 100% Sawa. Ce sont des cas qui ne sont pas rares. »
Michèle EBONGUE
Partager la publication "Miss Ngondo 2025 : la mixité ethnique fait polémique"
