Fact-checking : Faux, le MINAT n’a pas déclaré EJ Johnson persona non grata au Cameroun
D’après un post publié sur la page Facebook Bree Magazine le 30 octobre 2021, le fils du célèbre basketteur américain Magic Johnson a été interdit de séjour au pays de Joël Embid par Paul Atanga Nji à la suite
d’une invitation de l’Unesco. Après vérification auprès de l’organisation internationale, EJ Johnson n’a jamais fait l’objet d’une invitation au Cameroun.Un post sur la page Facebook de Bree Magazine en date du 30 octobre 2021 annonce que EJ Johnson, le fils de Magic Johnson, l’ex-star de Basket en NBA aujourd’hui à la retraite, est interdit de séjour au Cameroun par le ministère de l’Administration territoriale. « EJ Johnson, le fils du célèbre basketteur américain Magic Johnson invité par l’Unesco à se rendre au Cameroun a été déclaré persona non grata par le ministre de l’administration territoriale, Paul Ntanga Nji », peut-on lire sur la page Facebook de ce magazine . Lundi 8 novembre 2021 à 14h 50, la publication totalisait : 4 500 réactions, 2 200 commentaires et 288 partages. La page compte 42 637 abonnés. Mais après vérification, il s’agit d’une fausse information.
Joël Embid persona non grata Le fils du célèbre basketteur américain Magic Johnson a été interdit de séjour au pays de Joël Embid
Déjà, en parcourant le site internet de l’Unesco le 30 octobre 2021, aucune information publiée sur une quelconque invitation d’EJ Johnson, encore moins sur son arrivée ou séjour prochain en terre camerounaise, à l’invitation de l’Unesco dans le cadre d’une activité. Contacté par courriel électronique, Eddy Patrick Donkeng Dongmo, le responsable de l’information publique de l’Unesco à Yaoundé confirme le résultat de nos recherches précédemment faites. « L’Unesco n’a pas invité EJ Johnson au Cameroun », dément Eddy Patrick Donkeng dans son mail de réponse.
Contactée par la suite également, via un message sur la page Facebook, la cellule de communication du Minat affirme qu’il s’agit d’un fake, non sans préciser les conditions de validation des informations qui proviennent de ce département ministériel. « Toutes les informations liées au Minat sont estampillées du sceau de la République par un communiqué de presse ou une note qui les rend officielles et affichées sur la page Facebook et réseaux sociaux associés et Site web de l’institution . Toutes autres informations ne sont que Fake News », écrit le responsable digital de la cellule de communication du Minat. La publication de Bree Magazine n’a aucun de ces détails suscités. Bien plus, en parcourant la page Facebook et le site de l’institution, une information pareille n’y figure.
Code pénal camerounais
A noter que c’est la deuxième fois que cette fausse information circule sur la toile. En 2019 déjà, la même fake news avait été abondamment relayée sur la toile et par certains médias sociaux aussi bien au plan national qu’international. Le site Stopblablacam avait d’ailleurs fait un travail de vérification là-dessus et publié l’article le 14 avril 2019. Et il en résultait alors qu’il s’agissait d’une fausse information. Le 30 octobre 2021, Bree Magazine a juste remis d’actualité cette fake news . Il est important de relever que EJ Johnson dont il est question dans cette publication devenue virale est l’un des visages connus de la communauté LGBT et son orientation sexuelle (homosexuel) n’est un secret pour personne ou presque. L’article 347-1 du code pénal camerounais, promulgué par la loi n° 2016-007 du 12 juillet 2016 du Cameroun réprime l’homosexualité. « Est punie d’un emprisonnement de six (06) mois à cinq (05) ans et d’une amende de vingt mille (20.000) à deux cent mille (200.000) francs, toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe ». Il y a aussi, l’article 83 de la Loi N° 2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et la cybercriminalité au Cameroun prévoit que : « (1) Est puni d’un emprisonnement d’un (01) à deux (02) ans et d’une amende de 500.000 (cinq cent mille) à 1.000.000 (un million) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui par voie de communications électroniques , fait des propositions sexuelles à une personne de son sexe. (2) Les peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus, sont doublées lorsque les propositions ont été suivies de rapports sexuels ». Cette disposition a tout son sens lorsque cela se passe en ligne avec les outils numériques.
Travail réalisé par Chancelin Wabo dans le cadre du projet #AFFCameroun soutenu par @Defyhatenow avec l’appui technique de #DataCameroon
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