Attention : Des explosifs n’ont pas été saisis à Ngaoundéré

Des publications devenues virales sur Facebook et dans les forums Whatsapp annoncent une saisie par la douane à Ngaoundéré des explosifs le 1er juin 2022. Après vérification, il s’agit plutôt de la saisie à Boudjoumkoura. de 45 tubes d’aluminium, entrant entre autres, dans la composition des engins explosifs.

A la petite Une de son journal de vendredi 3 juin 2022, le quotidien à capitaux privés « Le Messager » alerte : « Des explosifs saisis à Ngaoundéré ». La première de couverture du journal (numéro 6028) avec cette information mise en vitrine va devenir en quelques heures virale sur Facebook et dans les groupes professionnels Whatsapp. Le même vendredi, le cyber-activiste Boris Bertolt fait un post sur sa page Facebook dessus et titre : « Des engins explosifs saisis à Ngaoundéré ».  La même information est relayée sur la page “Le Cameroun c’est le Cameroun, qui compte plus de 25000 abonnés. « Urgent : des explosifs saisis à Ngaoundéré ». Sur sa page Facebook qui compte plus de 1500 abonnés, ABK Radio Officiel annonce plutôt la saisie d’une bombe à Ngaoundéré.

Vérification

Contacté via messagerie Whatsapp, Alliance Feuze le chargé de la communication du secteur des douanes de l’Adamaoua reconnaît la saisie non pas des explosifs, mais plutôt de 45 tubes d’aluminium, encore moins le lieu mentionné dans les différentes publications. A en croire Alliance Feuze, c’est lui donne l’alerte dans le forum des journalistes et médias partenaires du secteur des douanes de l’Adamaoua. Il va d’ailleurs mettre à notre disposition le message qu’il a publié dans ce groupe professionnel, dont voici la teneur : « Dans la journée du 1er juin 2022 à 17h30, la Brigade commerciale de Banyo a saisie au point d’entrée de Boudjoumkoura en provenance du Nigeria lors de l’écore sommaire d’un véhicule disant contenir des effets personnels pour un mariage, 45 tubes d’aluminium entrant dans la composition des engins d’explosifs. La veille sécuritaire en plus des missions fiscales est plus que jamais effective dans le secteur des douanes de l’Adamaoua ».

Attention : Des explosifs n’ont pas été saisis à Ngaoundéré

Grâce à une recherche de mots clés sur Google Actualités, nous retrouvons des articles publiés sur divers sites d’informations en ligne, et ayant traités de cette information. A l’instar de Actu Cameroun où l’on peut lire : « Cameroun : saisie de 45 tubes d’aluminium destinés à la fabrication d’engins explosifs », ou encore l’article publié le 1er juin 2022 sur msn.com : « Cameroun : saisie de 45 tubes d’aluminium destiné à la fabrication d’engins explosifs ». L’auteur de ce dernier explique dans le texte que, « la saisie a été effectuée au point d’entrée de Boudjoumkoura à Ngaoundéré, chef-lieu de la région de l’Adamaoua. Elle est l’œuvre de la brigade commerciale des douanes de Banyo ».

Contacté par messagerie Whatsapp, Ibrahim Zaoro l’auteur de l’article, paru en page 8 du quotidien Le Messager reconnaît avoir utilisé le mot explosif, mais dans le but d’accrocher le lecteur dès le titre. Car souligne-t-il, « le titre doit être accrocheur ». En lisant l’article, on se rend compte que le récit reste fidèle aux faits tels qu’ils se sont déroulés le 1er juin 2022. Seul le titre est faux. Car ce ne sont pas des explosifs qui ont été saisis, mais de 45 tubes d’aluminium entrant dans la fabrication des engins explosifs entre autres. Une opération qui s’est déroulée non pas à Ngaoundéré, mais à Boudjoumkoura. Près de 400 Km séparent les deux lieux qui sont d’ailleurs situés dans deux départements bien distincts, bien que dans la même région. Alors que la ville de Ngaoundéré est située dans le département de la Vina, le village de Boudjoumkoura lui, est dans le département du Mayo-Banyo.

Des explosifs n’ont pas été saisis à Ngaoundéré

Cette fausse infirmation a circulé au lendemain de l’ouverture d’une réunion visant à mener une réflexion dans la région de l’Adamaoua en vue de renforcer les mesures sécuritaires à la frontière Cameroun-République Centrafricaine. En effet, les 2 et 3 juin derniers, les experts camerounais sous la conduite du général de Brigade Joseph Noula et les experts centrafricains avec à leur tête le général de Brigade Freddy Johnson Sakama, sous-chef d’état-major des opérations (FACA) échangeaient à Ngaoundéré dans le cadre de la réunion sur la sécurité et les prises otages transfrontalières entre le Cameroun et la Centrafrique. C’était la troisième rencontre du genre, après celle de Garoua Boulaï en 2018 et Bouar en 2021. Ces rencontres traduisent la volonté des deux chefs Etats à rétablir la paix et la sécurité sur la zone frontalière. La cérémonie d’ouverture était présidée par Kadaldi Taguiéké Boukar, le gouverneur de la région de l’Adamaoua.

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